J’ai toujours été curieuse, pas tellement du « quand », mais plutôt du « comment » chaque individu franchie la frontière vers la maturité. Quel fut le premier signe à en témoigner?
Enfant, j’aimais jouer, et écouter, plus particulièrement, exclusivement la musique écrite en mineur. Le plus triste possible était le mieux! Je ne retrouvais pas la beauté dans la musique « joyeuse », comme si seule la musique triste pouvait me rendre heureuse. Puis un jour, pendant que je choisissais quelle sonate pour violon de Brahms j’allais apprendre, à ma grande surprise, je choisie celle en la majeur… et ai alors réalisé que j’avais mûri… la musique « joyeuse » pouvais me rendre heureuse !
Bien sûr, autant qu’il n’y a pas de couleur purement blanche ou noire dans la nature, (du moins c’est ce qu’on m’a appris à l’école des beaux-art), il n’y a pas de musique purement joyeuse ou triste. Mais peu importe l’adjectif que l’on utilise, une bonne musique réussit toujours à nous envouter émotionnellement et parfois même, nous permet de découvrir quelque chose de nous-même que nous n’aurions pas appris autrement.
Notre cinquième saison débute avec l’un de nos plus beaux souvenirs, celui de notre premier concert de mai 2011 où nous avions joué Souvenir de Florence, de Tchaikovsky. De la musique magnifiquement nostalgique qui ramène des souvenirs nostalgiquement magnifiques…
Tout au long de la saison, en compagnie de Mozart, Chostakovitch, Saint-Saëns, Dvorak, Schnittke, Paganini, Belkin, Elgar, Kapustin, Shchedrin, Ichmouratov, Piazzolla, pour n’en nommer que quelques uns, nous allons explorer toute une gamme d’émotions : du chagrin à l’égaiement, du tragique au comique, du serein à la passion, prouvant encore une fois que la musique peut, qu’elle soit écrite en majeur ou en mineur, nous rendre heureux.
Après-tout, la beauté n’est-elle pas dans l’oreille du spectateur ?
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